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Only brown in town

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Le motif Prince-De-Galles pouvant ne pas rendre correctement sur certaines photos, je vous conseille de cliquer sur celles-ci afin d’avoir un aperçu plus proche de la réalité…

Aujourd’hui, je présente une tenue résolument « sport ». Elle sera notamment l’occasion pour moi de préciser certaines choses, au regard de quelques commentaires que nos précédentes tenues ont pu recevoir.img_1436

J’en vois déjà certains s’étrangler. Un manteau marron, des souliers marron, un costume prince-de-Galles en ville, de la gomina… Bref, une catastrophe.

La vraie catastrophe pour moi ? Un manteau noir, des souliers noirs toute l’année, des mauvais nœuds de cravate, des pantalons à bas 22 qui cassent, des cheveux longs, etc. Nous avions déjà exprimé notre opinion concernant les règles byzantines de la soi-disant « élégance classique ». Lorsque nous avons réalisé cette série de photo, il était environ 16h. Nous vous inquiétez pas, je portais cette même tenue à 20h. Notre avis concernant les règles byzantines que sont le « No brown in town » ou le « No brown after 6’ » n’ont pas varié d’un pouce. Le marron est une couleur que j’apprécie pour sa polyvalence ; dès lors, je ne vois pas pourquoi je devrais m’abstenir d’en porter sous prétexte que je suis à Paris 350 jours par an. Quant à la gomina, il s’agit de pommade Murray’s, qui existe depuis 1925 (je n’étais pas encore né), utilisée notamment par les Noirs américains. Donc les considérations sociologiques très poussées du type « Votre génération est très marquée par le gel » ne nous concernent pas même si elles nous font sourire.img_1682

 

La pièce centrale de cette mise est évidemment le manteau. C’est un manteau croisé type Voyageur en feutre de laine marron (taille 44), semi doublé et ne présentant de fait pas de padding.

Le tissu est très épais et il aurait été grotesque de rajouter l’épaisseur d’un padding, comme on peut en voir très régulièrement sur des manteaux en PaP. Je n’aime pas les manteaux noirs et un manteau bleu aurait sans doute été trop formel pour la tenue que je souhaitais porter ce jour là. D’ailleurs, en ce qui concerne les manteaux bleus, je les préfère droits plutôt que croisés mais il s’agit là d’une question de goût strictement personnel.

Cet Ulster Coat est en fait le vrai Polo Coat (initialement en poil de chameau). En effet, il présente des poches plaquées à rabat (ou poches « boite aux lettres ») conséquentes, un cran assez imposant, des parements aux manches et surtout un dos avec une martingale et un soufflet. Désormais, il est rare d’en trouver avec de telles finitions, la plupart des pseudos Polo Coats que l’on peut encore apercevoir étant bien souvent sans parement mais surtout sans fente dans le dos, avec une martingale sans bouton.

Il est un précieux compagnon lors des périodes de grands froids, sa fermeture assez haute couvrant l’essentiel de l’abdomen mais laissant la place suffisante pour placer une écharpe. Son col peut être relevé et il s’avère en outre parfaitement imperméable.

Son côté « militaire » ne me déplait pas, au contraire. Enfin, il est ajusté à ma taille; à mon sens, une pièce croisée – qu’il s’agisse d’une veste ou d’un manteau – ne peut être trop large. Néanmoins, je peux m’assoir avec sans le déboutonner ce qui démontre – si besoin est – qu’il n’est pas étriqué. En termes de longueur, il mesure 100 cm et s’arrête donc juste au-dessus de mes genoux. Une longueur supérieure aurait sans doute conduit à tasser ma silhouette.img_1415img_1385

Du fait de sa structure et évidemment de sa couleur, il ne constitue pas un manteau habillé. Je l’ai déjà dit, c’est une tenue « sport ». Toutefois, il reste très polyvalent et peut être aussi bien porté avec un costume – sans aller jusqu’au « business suit » ultime – qu’avec un ensemble dépareillé, avec ou sans veste. Pour la petite histoire, le choix de cette couleur m’a été inspiré par certaines tenues de Yasuto Kamoshita et Luciano Barbera.

Passons maintenant au costume. C’est un costume en laine à motif prince-de-galles (taille 44), présentant deux rayures, l’une bleue et l’autre marron clair. Ces deux rayures permettent d’apporter une petite touche de couleur à un tissu qui peut initialement paraitre un peu « terne ». A mon sens il ne l’est pas car on croise trop peu souvent de (bons) costumes PdG dans les rues… Dès lors, il sort inévitablement du lot.img_1555

La rayure bleue permet un rappel avec la chemise ; l’autre permet un rappel avec le manteau et les souliers. A mon sens, le PdG se prête particulièrement à des tissus un peu lourds, donc pour des costumes d’automne ou d’hiver. Les PdG en gabardine de laine super 100’s de type « business suit » ne m’intéressent pas et n’auront jamais le même relief.

La veste est une veste 3 boutons à notch lapel présentant 2 poches droites à rabat plus une poche ticket et une double fente. Je n’aime pas les vestes à fente simple, elles sont moins confortables et le cintrage est généralement moins réussi sur celles-ci. Par ailleurs, il est à noter que je préfère désormais les vestes 2 boutons (ou 3 boutons à l’américaine, avec le bouton du haut sous le revers) qui correspondent davantage à ma morphologie. Quant aux poches à rabat, le rabat se doit d’être conséquent, contrairement aux rabats de 3,5 cm que l’on voit désormais sur de nombreuses vestes. Les manches sont affutées comme d’habitude et la veste est bien galbée. Les épaules présentent un certain padding ainsi qu’une cigarette. Là encore cela correspond plutôt bien à ma morphologie : tout en ayant une forme d’épaules carrée, elles ne sont pas très massives. Le padding permet ainsi d’équilibrer la taille de mes épaules avec celle de ma tête. Néanmoins, j’apprécie aussi les vestes déstructurées. J’aurais l’occasion d’en reparler.

Le pantalon est un pantalon à passants, ce qui me permet d’utiliser une ceinture rappelant la couleur de mes souliers. Il présente un bas à 18 cm, à revers casquette, c’est-à-dire un revers à l’avant et un ourlet à l’arrière. C’est un revers que j’aime car il permet un choix supplémentaire face aux inévitables « revers » et « ourlet ». Toutefois, je ne conseille le revers casquette que sur des bas étroits et sur des tissus un peu lourds. Là encore, un revers casquette sur un gabardine de laine me parait hasardeux.

Sur cette photo, les rabats sont cachés dans les poches, par mégarde…

La chemise est une chemise en popeline bleu ciel présentant un col suffisamment haut et long pour pouvoir y-placer une cravate épaisse. Les poignets sont une fois encore des poignets simples ; comme mon compère, je n’aime pas les poignets mousquetaires ; souvent trop larges alors que j’aime les poignets étroits, ils n’ont de sens que sur des chemises « mesure »  pour pouvoir être parfaitement ajustés… En outre, ils sont pour moi très formels et très anglais et n’auraient pas lieu d’être ici. Les poignets dépassent légèrement de la veste et s’arrêtent au dessus de la main.

La cravate est une cravate de laine gris foncé très épaisse. Une cravate d’hiver donc. Elle ajoute une note sombre contrastant avec le bleu plutôt vif de la chemise, tout en rappelant le motif du costume. Comme d’habitude et au risque de me répéter, la cravate est arquée et son nœud en goutte d’eau.

Les mi-bas sont des mi-bas en laine à motif pied de poule bleu. Ils expriment une certaine continuité avec le pantalon – de part la couleur mais aussi le motif que l’on retrouve au sein du Prince-de-Galles – tout en ayant cette légère fantaisie que j’aime adopter pour mes mi-bas en général. En l’espèce, je porte des souliers hauts, de fait les mi-bas ont peu d’intérêt ici car on ne les apercevra presque jamais.

Justement, les souliers. Ce sont des bottines à pression bi-matière. J’ai toujours aimé les bottines. Je trouve cela plus confortable que des richelieu ou des derby. Ma tenue étant sport, j’aime pouvoir porter une bottine avec un costume. Évidemment, pas n’importe quelle bottine avec n’importe quelle costume, mais je trouve que la bottine finalise parfaitement une tenue en costume « sport ». Remarquez que j’aurais très bien pu porter un richelieu ou un derby marron avec cette mise. Cette bottine est peu commune et remet au goût du jour un type de souliers qui avaient pour ainsi dire disparu. Un bémol toutefois : le bout dur présente certains plis d’aisance ce qui ne devrait jamais être le cas… Cela explique ma volonté d’assombrir le bout dur en le glaçant avec du cirage plus foncé que celui que j’utilise pour le reste du soulier.

Si je devais tirer 2 conclusions à cette présentation, ce serait celles-ci : d’abord, n’hésitez pas à sortir des sentiers battus consistant à porter des costumes bleus et gris anthracite. Le PdG – par exemple -possède une vraie personnalité dès lors que le costume est de bonne coupe et taillé dans un tissu assez lourd. En outre, il n’est pas réservé aux hommes d’un certain âge. La seconde conclusion à ce billet est qu’il est important de posséder un vrai et bon manteau en laine (ou dans une matière chaude); pas de ceux qui sont en poly-quelque chose et qui s’usent trop rapidement…A mon avis, et je m’adresse ici à nos lecteurs les plus jeunes, il vaut mieux se contenter d’un imperméable beige ou même d’une parka pendant quelques hivers afin d’investir dans un manteau digne de ce nom plutôt que de gaspiller de l’argent dans un mauvais manteau qui ne vous satisfera jamais et qui finira à la poubelle dans 2 saisons. Bien sûr, pour plus de polyvalence un manteau droit bleu ou gris voire un manteau croisé camel serait peut être plus judicieux ; cela dépend de votre activité professionnelle, la mienne me permettant de porter ce genre de pièces.

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Photos prises par PAL à l’aide d’un Canon EOS 1100D.



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